
Les premières neiges sont tombées sur les massifs, les vacances scolaires arrivent à grands pas, des
millions d’amateurs de ski alpin et de snowboard vont se ruer sur les pentes enneigées.
Attention les pratiques du ski alpin et du snowboard ne sont pas sans danger, notamment lors des 3-
4 premiers jours du séjour et surtout chez les débutants qui sont deux fois plus exposés aux accidents
que les pratiquants avertis.
Le ski alpin et le snowboard sont des sports de glisse dans lesquels la cinétique du traumatisme joue
un rôle important. La vitesse sera donc un facteur déterminant dans la gravité et le type de
traumatisme. A titre d’exemple les vitesses moyennes d’un skieur sont de 30 à 60 kms/h, jusqu’à 80 à
100 kms/h pour un très bon skieur, 150-160 kms/h en compétition. Sachez que les hommes sont plus
exposés aux traumatismes de haute vélocité car ils ont tendance à sous-estimer leur vitesse réelle au
contraire des femmes qui la surestime.
La pratique des sports de neige fait partie des sports dits techniques, nécessitant une bonne
connaissance des fondamentaux techniques liés aux supports, mais aussi des conditions de pratique
(climatologie, classification des niveaux de pistes,…) et du matériel. Une attention toute particulière
doit être portée sur les fixations qui sont responsables d’environ 10% des blessures graves
notamment sur le genou.
Enfin, comme toute activité physique il convient de bien se préparer avant le séjour afin d’entretenir
une condition physique générale basée sur le renfort musculaire global notamment des membres
inférieurs, l’équilibre et la proprioception, ainsi que des mesures de santé et hygiène de vie (lutte
contre le froid, la fatigue, …).
Répartition des types de lésions :
Sur l’ensemble de la traumatologie liée aux sports d’hiver 35% sont des entorses et 25% sont des
fractures. Attention un nouveau venu avec les traumatismes crâniens prend de plus en plus
d’importance en traumatologie des sports d’hiver.
Les fractures sont l’apanage des enfants (cartilages de croissance), et plus souvent localisées sur la
jambe (Tibia-Péroné) compte tenu de l’évolution du matériel (chaussures, skis, fixations). Ces lésions
sont souvent complexes et de traitement difficile.
Les entorses sont l’apanage des adultes, notamment au niveau du genou (Ligaments croisés
antérieurs). Ces types de lésions sont néanmoins de plus en plus fréquentes chez l’enfant (vitesse), et
la femme (morphologie du membre inférieur).
Les traumatismes des membres supérieurs (poignet, épaule, coude) sont l’apanage du snowboard
avec des fractures et luxations diverses.
Enfin la typologie des traumatismes varie suivant la période de la journée avec un premier pic en
début de journée (manque d’échauffement, températures froides, neiges dures) et un deuxième pic
en fin d’après-midi (fatigue, déshydratation, conditions de pistes).
Les principales blessures dues à la pratique du ski alpin et du snowboard :
- Les entorses du ligament croisé antérieur (LCAE) : lésion la plus fréquente, en constante
augmentation, notamment les lésions graves de l’adulte avec rupture du LCAE. Tous les
pratiquants sont exposés quel que soit le niveau. Prédominance féminine. Le mécanisme est
souvent un mécanisme de torsion sur des chutes anodines, ou fautes techniques (prises de
carres), le réglage des fixations, le manque de condition physique ont une responsabilité
importante dans ce type de lésion.
- Les lésions de l’épaule : toute chute sur l’épaule peut provoquer des lésions à type de
fracture ou déchirure. L’articulation est instantanément douloureuse avec une impotence
fonctionnelle variable. Le diagnostic immédiat n’est pas toujours facile et les complications
sont parfois tardives.
- La fracture de la clavicule : lésion la plus fréquente lors d’une chute directe sur le moignon de
l’épaule.
- Entorses et fractures du pouce : fréquentes et souvent méconnues notamment la fracture du
Scaphoïde. Elles sont l’apanage du snowboard mais aussi du ski (dragonne du bâton).
- Les traumatismes crâniens : de plus en plus fréquents et graves compte tenu de la vitesse, de
l’évolution des matériels et des pratiques.
- Les fractures de côtes, fractures vertébrales : moins fréquentes isolément, mais compliquent
souvent des traumatismes crâniens lors des accidents de grandes vélocités ou des chutes
vertigineuses (pratique du hors-piste).
La prévention des accidents :
La prévention de ces accidents passe par une bonne préparation et la connaissance de ses limites :
niveau physique, niveau technique.
Une bonne connaissance du matériel, adapté au niveau de pratique.
Une bonne connaissance des règles de pratique, des conseils de prudence et le respect des autres
pratiquants d’un niveau parfois moindre et donc plus vulnérables.
Attention la réalité du terrain est souvent plus complexe que sur les vidéos ou la télévision. Le
développement de petites caméras embarquées induisent des comportements sportifs parfois
dangereux (hors-piste, vitesse, acrobaties,…) qui peuvent être lourds de conséquences.
Bon ski et bon surf !